Après six années d’efforts soutenus de la part des vignerons médocains, l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) a officiellement reconnu, le 12 juin 2025, l’AOC Médoc blanc. Cette reconnaissance marque une étape historique pour une région longtemps perçue comme exclusivement dédiée aux vins rouges, et consacre le renouveau d’un savoir-faire ancien.
Dès la récolte 2025, les vignerons pourront produire des vins blancs sous cette nouvelle appellation régionale, avec une commercialisation des premières bouteilles attendue pour le printemps 2026. Le cahier des charges exige que chaque vin comporte au moins 30 % de volume élevé en barrique, garantissant une certaine complexité aromatique.
Les cépages autorisés incluent le sauvignon blanc, le sémillon, le sauvignon gris et la muscadelle. Des variétés d’intérêt pour l’adaptation (VIFA) pourront également être utilisées à des fins expérimentales, ouvrant la voie à l’innovation tout en respectant l’identité du terroir.
Si cette nouveauté semble contemporaine, elle s’inscrit pourtant dans une tradition bien plus ancienne. Historiquement, le Médoc fut reconnu comme une terre de blancs, grâce à ses sols argilo-calcaires propices à ce type de culture. Ce n’est qu’à partir du XVIIIe siècle que les vins rouges prirent le dessus, peut-être grâce à leur meilleure aptitude à voyager dans les conditions de l’époque. Cette domination s’est trouvée renforcée par la célèbre classification de 1855, centrée uniquement sur les crus rouges, reléguant les blancs à un rôle marginal.
Pourtant, le Médoc blanc n’a jamais totalement disparu. Dans les années 1930, des vins blancs produits notamment à Listrac étaient déjà reconnus pour leur qualité.
Mais les contraintes réglementaires de l’INAO, devenues plus strictes dans les années 1960, ont conduit à l’abandon progressif de ces productions, faute d’un nombre suffisant de producteurs pour maintenir une appellation spécifique. La majorité s’est alors tournée vers l’AOC Bordeaux blanc.
Après avoir cartographié l’ensemble des terroirs du domaine, le Château Fourcas Hosten a réimplanté des cépages blancs. Ils sont plantés sur un anticlinal calcaire, terroir idéal pour la production de vins blancs de grande qualité.
Sauvignon blanc, sauvignon gris et sémillon sont depuis leur première année de plantation (2012) cultivés en viticulture biologique sur une surface totale de 2,21 ha.
Toutes les étapes de vinification sont réalisées par gravité. Les raisins vendangés à la main, sont pressés entre 4 à 20 heures suivant leur arrivée au chai après un premier stockage à 5°C. Le domaine utilise des pressoirs verticaux de 12 hL (800kg grappe entière), il peut y avoir jusqu’à 27 pressurages différents pour respecter les cépages et portes-greffe. Il est réalisé sous inertage CO2 pendant 7 heures.
L’écoulage des jus non débourbés se fait par gravité pour être entonnés en barriques ou amphores (15%).
Les fermentations alcooliques (en levures indigènes) durent 12 à 18 jours à une température de 17 à 23°C.
Les vins sont élevés 6 mois en barriques et amphores, avec un bâtonnage adapté à chaque barrique et à chaque lot.
Chaque millésime du château Fourcas Hosten témoigne des différentes expressions aromatiques de ce terroir riche de roche calcaire dense de la parcelle Laurent attenante au parc du domaine.
