Figuière: Tour des vignes
30 juillet 2019
La Londe-les-Maures
Il n’y a pas de meilleur endroit pour passer l’été en France que sur la côte méditerranéenne, au cœur de la Provence. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’est en fait l’un des endroits les plus frais en ce moment.
A seulement 2 km de la mer, les brises fraîches soufflent sur le domaine de Figuière, et les nombreux chênes-lièges et pins de la propriété assurent un bel ombrage, maintenant les bâtiments au frais.
Le Festival annuel de Figuière se termine tout juste. Il a lieu tous les ans, vers la fin juillet, au domaine. C’est un week-end consacré aux arts avec des spectacles de théâtre, de musique, de rock, de danse, des expositions d’art et des spectacles de peinture en direct.
Je suis accueillie par des palmiers et des statues qui pleurent des larmes de gomme couleur arc en ciel – l’installation artistique actuellement exposée par l’artiste Laurent Perbos – sans aucun doute, je sais que ce sera une visite amusante !
Photo 1 & 2: Exposition de l’artiste Laurent Perbos, dehors et dans le caveau de dégustation
Prévision d’un millésime 2019 de tous les records!
Alors qu’avril a été incroyablement humide et pluvieux en Provence (avec 123 mm d’eau tombé), le mois de mai a lui été sec avec seulement 12,5 mm de pluie, tombée en 3 petits épisodes. Depuis, il n’est rien tombé et la végétation s’est sévèrementt asséchée… juste avant mon arrivée, le sous-bois sentait la résine de pin et la poussière s’accumulait sur les feuilles des vignes, ce qui nous donne une image de verdure claire et déshydratée.
Heureusement pour la Provence, l’irrigation est ici autorisée (depuis 2003) tout en étant fortement contrôlée par le Syndicat local. Le domaine mesure au millième près, l’humidité dans les sols afin de ne jamais amener trop d’eau. Ce goutte à goutte, permet un maintient d’humidité à la surface du sol pour éviter un dessèchement de la vigne. Pour ce qui est des sous-sols, les pluies hivernales avaient été suffisantes et avaient assuré de bonnes réserves hydriques.
Cependant, malgré un feuillage sain, les raisins ne grossissaient pas. Depuis la mi-juillet, le domaine espérait la pluie pour améliorer la quantité et la qualité des raisins car la maturité par concentration n’est pas idéale pour faire les rosés fins qu’ils produisent.
Les voeux ont été réalisés puisqu’il s’est mis à pleuvoir … juste pendant le festival !
Magali expliquait d’ailleurs qu’il avait failli ne pas avoir lieu samedi soir dernier – un gros orage est arrivé entre 17h00 et 18h30 – juste avant l’ouverture des portes !
Cette pluie tant attendue a été bienvenue et les spectacles ont été réorganisés de sorte que tout se passe bien et que les spectateurs restent au sec.
A ce stade, la date de démarrage des vendanges est prévue pour dans trois semaines environ, soit une semaine plus tard que l’année dernière.
Photo 2 : Les vignes nettoyées après l’orage de samedi dernier
Biodiversité – Oiseaux, chauves souris et sangliers
D’après ce que le domaine peut observer, les nids de mésanges nouvellement installés ne sont pas encore habités à ce jour. Seul un ou deux ont trouvé des habitants pour le moment, mais rien de concluant donc. Il est encore tôt… les oiseaux doivent s’acclimater à cet environnement et avec l’arrivée des insectes devraient se faire celles des oiseaux. Il est intéressant de noter également que depuis l’épisode de sécheresse (Juin et Juillet), Figuière n’a pas connu la même invasion de chenilles qu’en 2018 – c’est une bonne chose.
Quant aux chauves-souris, nul doute, elles sont au domaine, même si elles ne sont pas encore dans leurs nids. A la tombée de la nuit, on les voit plonger en piqué pour attraper les moustiques comme menu du diner. C’est bon de les avoir dans le coin !
La région regorge de sangliers, ces bêtes de 80-100 kg sont tout aussi affamées avec cette sécheresse et je les ai vu courir en cercle autour du potager biologique – heureusement clôturé – de Figuière. On peut les entendre tonner tout près autour des buissons, à la recherche de la moindre occasion pour trouver quelque chose de savoureux à se mettre sous la dent. Avec l’arrivée de la véraison, Figuière est sur le qui-vive pour faire très attention à ce qu’ils ne mangent pas les raisins.
Photo 2 : Sol marqué par les dernières pluies
Nouvelles cuvées de Figuière
Lors de ma visite à La Londe-les-Maures cette année, j’ai ressenti un bourdonnement d’excitation dans l’air, et très vite j’ai compris pourquoi.
Au fil des années, Figuière s’est progressivement développé pour devenir un domaine de 80 hectares. Chacune des nouvelles parcelles ajoutées étant toujours cultivée selon les principes de culture biologique puisque le domaine est certifié depuis 1979.
La semaine dernière, le domaine signait l’achat d’un nouveau domaine en Côtes de Provence avec 30 hectares de vigne supplémentaires. Cette nouvelle surface sera elle aussi conduite en culture biologique, la première année de conversion étant 2019, la certification sera pour 2022.
C’est une très bonne nouvelle pour minimiser l’achat de raisin et être plus indépendant des prix du négoce qui dans la région de Provence subissent une véritable spéculation.
Pressurage en finesse
Ce qui fait la spécificité des vins de Figuière, c’est leur situation dans le Cru La Londe. Des 4 Crus de Provence, La Londe est fort de deux spécificités :
- le climat est totalement sous l’influence de la mer Méditerranée – créant un véritable tampon été comme hiver sur les températures.
- Les vignes reposent sur des sols 100% schisteux. Les feuillets de schiste sont verticaux et permettent une pénétration du système racinaire en profondeur. Ce sont également des sols pauvres et très minéralisés.
Pour garder toutes les spécificités du terroirs, depuis 2 ans, Figuière utilise un pressoir très spécial, le “Siprem Vacuum Press”. Traditionnellement utilisé pour les raisins blancs, ce pressoir utilise moins de pression que les pressoirs pneumatiques traditionnels, il est donc plus doux pour les raisins.
Pendant les vendanges, un ballon d’argon, gaz inerte, est placé au-dessus du pressoir pour s’assurer que les raisins ne sont pas exposés à l’oxygène et pour protéger le profil organoleptique primaire des vins.
Ouverture du restaurant au domaine Figuière : l’Assiette
De tous les projets que Figuière entreprend actuellement, l’un des plus délicieux est le lancement de son nouveau restaurant d’été l’Assiette, sur le Domaine.
Dirigé par le chef Sébastien Liègeard, également de la famille Combard, le restaurant propose des plats de tapas à partager. Les ingrédients du menu sont locaux et les plats sont régionaux et reprennent de nombreuses recettes et saveurs propres à la Provence. Sans oublier l’huile d’olive de Figuière, produite au domaine.
Dîner ici est une belle façon de déguster l’ensemble des vins de la gamme due Figuière. Le restaurant est encore ouvert pendant tout le mois d’août, puis sera de retour pour la saison 2020 de Pâques à la mi-septembre. Si vous êtes dans la région, n’hésitez pas à vous arrêter pour tenter l’expérience gastronomique.
Presentation of the Figuière range
Figure #1 – Les Expérimentales
Le millésime 2018 sera le premier, il s’agit d’un très petit tirage de 750 bouteilles magnum.
Cette série spéciale artisanale sera disponible très bientôt.Le vin est composé de 100% de mourvèdre. Après une courte fermentation de 10 jours en grappes entières, le vin est entonné en barriques de 330L pour finir la fermentation et vieillir pendant 18 mois. Le potentiel de garde est d’environ 10 ans pour cette cuvée.
Pionnière 2018 – Gastronomic rosé
Assemblage de 60% de Mourvèdre et 40% de Grenache, ce rosé a été élevé pendant 9 mois en fûts de chêne de 2 à 5 ans. Comme la famille vient de Chablis, l’idée de vinifier un vin rosé en fût comme on peut le faire pour certains vins blancs de garde était une idée de toujours.